Nos amis les expats'

Notre grand changement de vie a impliqué un changement majeur qui est celui qui nous pèse le plus, l'isolement.
Nos familles et nos amis sont désormais à des milliers de kilomètres, même si toujours très présents dans nos pensées et dans nos coeurs et parfois même grâce à la magie des télécommunications modernes directement dans notre salon du moins virtuellement.
Bien entendu, nous avions conscience de ce point noir avant le départ et pensions naïvement que sans abandonner nos anciennes relations, nous rencontrerions de nouvelles personnes et pourrions retrouver un semblant de vie sociale sur notre île au soleil.
Il est sûrement plus facile de lier connaissance dans une atmosphère détendue où règne même parmi ceux qui travaillent un halo de vacances.
Tout ceci était sans compter sur la personnalité et la mentalité des expatriés qui vivent à Koh Samui.
Je passe en effet sur les amitiés avec les locaux, les différences sont telles qu'il semble presque illusoire de lier une amitié sincère ou même de pouvoir discuter à coeur ouvert avec des thaïlandais, certains sont franchement très attachants et sincères -du moins je l'imagine ou j'ose l'espérer- mais ils se cachent bien et pour l'instant, nous n'avons pas eu la chance d'en rencontrer beaucoup.
Ce qui nous ramène donc à nos compagnons de "galère", ceux qui comme nous, ont laissé une vie d'avant quelque part entre l'Australie, la France ou l'Angleterre.
Il y a un phénomène cependant de "solidarité" qui se créé entre des compatriotes à l'étranger qui fait qu'un français ira toujours plus facilement vers un autre français que vers un allemand ne serait-ce que pour se faciliter la communication.
Mais que se passe-t-il chez ces français nouveaux Samuiens?
Alors que nous avons laissé à Paris une carrière sans grosse embuche, un salaire confortable et avons emmené avec nous notre motivation et notre goût du travail, nous avons le plus grand mal du monde à trouver des gens qui nous ressemblent.
Ici, nous avons à peu près le choix entre des hommes seuls de plus de 60 ans, venus se payer du bon temps à peu de frais et d'autres, plus jeunes, fermement décidés à travailler -mais toujours le moins possible- en créant un snack-bar toujours dénommé "Chez Totof" ou "Chez Lain Lain" Chez Pierre"... (ah bah comme ça, on sait tout de suite qu'on arrive chez un français!) ou encore de petits employés qui sitôt arrivés ici on pris le rythme local et la mentalité d'arnaqueur qui va de pair.

Nous avons tout de même la chance d'avoir parmi nos clients/ parents des personnes très agréables. Comme nous, arrivés depuis peu, ils ont si je peux dire encore de leur "charme" français! Cela semble fou de dire cela, mais ce sont ceux qui sont ici depuis le plus longtemps qui sont les plus fourbes envers leurs compatriotes, sûrement une machiavélique machination pour tenter de décourager les plus motivés.
Avant même le départ j'avais pu échanger sur internet avec quelques français installés depuis plusieurs années qui tous m'avaient tenu le même discours "c'est difficile de vivre en Thailande, bien différent de l'impression laissée par des vacances" ou alors "pour le business c'est quasi impossible, la mafia te spolie, tes concurrents te plantent des couteaux dans le dos..." et autant d'autres messages d'encouragement qui une fois arrivés sonnent désormais à mes oreilles comme autant de volonté de protéger son vert pâturage de l'envahisseur!

Du coup, entre le travail que nous faisons sérieusement et les impératifs de la vie de jeunes parents, nous n'avons pas eu encore l'occasion de sortir et de jouer la vie sociale!
Mais quand on voit ce que la foire aux amis nous propose sur place, je pense que j'aime autant téléphoner à mes grands mères ou skyper avec mes vrais amis, aussi loin soient ils!